6.3.09

Le parc national de Bako (text in french)

Le parc national de Bako se situe au Sarawak, l'un des deux Etats malais de Bornéo.
Alors que la très lucrative industrie forestière fait des ravages sur l'île et que les plantations de palmiers à huile remplacent peu à peu la forêt tropicale, les parcs nationaux et réserves de Malaisie créent des enclaves préservées où l'on peut encore observer une fascinante vie sauvage.

Créé en 1957, Bako est le plus ancien parc du Sarawak. Ses quelque trente kilomètres de chemin de randonnée parfaitement entretenus – et jalonnés de balises – sillonnent sept écosystèmes différents dont la mangrove, le Keranga (forêt de bruyère sur plateau de grés) et la forêt dipterocarpe qui étend sa verte canopée à plus de 35 mètres du sol. Les sentiers conduisent tantôt en haut de falaises impressionnantes offrant des vues imprenables sur les plages du parc, tantôt au coeur d'une forêt chargée d'épines menaçantes, dont les racines de surface créent un tapis naturel tout en relief.

Les visiteurs viennent avant tout à Bako pour sa grande diversité en termes de faune et de flore, et la liste est bien longue des primates aux népenthès.
Au sommet du top 10 des expectatives des amis de la nature : le nasique. Ce singe à l'apparence singulière (nez et ventre proéminents chez les mâles), est appelé Orang Belanda en malais, ce qui signifie "homme hollandais" – ces derniers apprécieront. 150 individus sont dénombrés dans le parc de Bako, environ 1000 dans l'Etat du Sarawak. Les nasiques fréquentent les forêts de bords de plage et les mangroves, et il est très fréquent de les observer dans le parc, les craquements des hauts branchages étant souvent annonciateurs de leur proximité.
L'adorable langur argenté est l'autre star primate de Bako. Les petits sont d'un orange vif qui contraste étonnamment avec le pelage des mères aux reflets métalisés. Leurs cousins, les macaques longues queues, sont, pour leur part, familiers de la cantine et des alentours des bungalows, espaces qu'ils partagent d'ailleurs avec des cochons sauvages d'un genre barbu, dont l'allure et l'énormité sont peu rassurantes mais dont on devient vite familier.

Les rangers du parc sont de véritables mines d'information, ils n'hésitent pas à interrompre votre déjeuner pour vous montrer ici un culago (écureuil volant) endormi, là le logis d'une vipère vert fluo.

A Bako, tous les sens sont sollicités, de jour comme de nuit, et chaque nouvelle découverte donne lieu à une irrésistible envie de photographie. Pour les amateurs, les conditions de prise de vue s'avèrent souvent difficiles : très faible luminosité en plein cœur de la forêt ou, au contraire, importants contrastes sur les terrains les plus dégagés. De surcroît, la capture photographique de la nature requiert chance et patience car les animaux font rarement preuve d'esprit collaboratif surtout lorsqu’ils se sentent indubitablement visés ! La marche et l'observation sont les principales motivations qui poussent à venir au parc national de Bako, l'ultime récompense étant quelques bonnes photos !


Merci Jérôme pour la correction !